• novembre 2008 Viens, une nouvelle vie...

    Gaby Zryd-Sauthier

     

    Chronique d'une V.D.I. (Vieille Dame Indigne)

     

    Martigny, octobre-novembre 2008

     

    Viens, une nouvelle vie...

     

    Viens, une nouvelle vie s'annonce.

    Ce soir, en y mettant quatre heures, la fleur du datura va éclore. 

    On sait déjà son destin: quelques jours de splendeur, pour devenir une guenille porteuse d'avenir.

    Viens, il faut être deux pour une naissance. Nous l'accueillerons dans le calme,  et je souhaite qu'elle me rende la paix.  Il y a eu trop de chagrins ces derniers temps, trop d'adieux, trop de questions.

    Restons ensemble, le temps qu'il faut, patients et silencieux.. Des millions d'années ont préparé le fragile miracle de ce soir.

    Passent les heures. 

    Le datura signale que c'est pour bientôt. Ses nervures gonflées promettent l'éclosion, elles blanchissent comme éclairées de l'intérieur. 

    Si tu fermes les yeux, si tu manques l'instant magique, un parfum te réveillera. Déjà, message capté, des insectes arrivent. Il faudrait un vent tiède pour aider la plante en travail. En travail de vie.

    ... La vie, la mort. Neuf mois pour la recevoir, et déjà commence le compte à rebours. Neuf mois, qu'on disait d'espérance, pour tant de séparations!

    Les êtres qui nous manquent, associons-les à la sérénité du moment...

    Victoire! Au milieu de nos méditations, brusquement, nous vivons le sursaut de la corolle qui tressaille pour s'épanouir.

    Moment de joie intense, sur lequel il  faut rester discret.

    Un simple point lumineux, une création éphémère...ces riens suffiraient à vous apaiser face à la destinée?

    Nos regards se sont croisés. Nous apprivoisons l'avenir, en silence. J'aime t'entendre respirer dans l'ombre.

    Tous ceux à qui nous devons le souffle sont présents ici, confondus dans un moment d'éternité.

    Dans l'ombre, tous ceux qui te doivent le souffle sont présents. Sans toi, ils ne sauraient pas le parfum des saisons, la vie douce, la vie amère. Ils transmettront ce dont nous avons été dépositaires avant eux.

    Comment? Je ne sais pas.

    Ce que je sais, c'est qu'il suffit d'un datura pour vous inciter, malgré les déchirements, à dire merci pour les jours qui restent.

     

     G.Z-S (copyright nov. 2008. Toute utilisation des oeuvres ou d'extraits n'est permise qu'avec l'autorisation de l'auteur.)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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